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naître, on s’en doute, ce que l’Évangile, les pères de l’Église, saint Benoît et ses moines apportèrent de nouveau et de purement spirituel dans l’idée religieuse ; cependant, et même sur ce point, il faudrait étudier les Alexandrins et comprendre que le mysticisme, qui a pris dans le catholicisme une forme catholique, n’est pas autre chose que celui qui prenait, dans Proclus, une forme mythologique. Le symbolisme chrétien n’est lui-même qu’une transposition du symbolisme néoplatonicien ; on ne sait si tel gnostique fut chrétien ou philosophe et il est difficile de faire dans le pseudo-aréopagite, la part des rêveries orientales et la part de l’enseignement patristique. Là encore, dans la suite des temps, la fusion se fit si intime que, sans le chercher et sans le vouloir, le catholicisme spéculatif s’assimila et nous a conservé un nombre infini de notions parfaitement contradictoires avec l’esprit de l’Évangile et avec la religion de saint Paul : un christianisme pur eût rejeté toute la tradition pythagoricienne ; le catholicisme, fidèle à son nom, nous a transmis, au milieu de la religion du Christ, à peu près toutes les superstitions et toutes les théogonies orientales.

Il nous a conservé encore et transmis directement la tradition littéraire gréco-romaine. Ceci