Page:Gourmont - La Culture des idées, 1900, 2e éd.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

littérale les lieux communs du Décalogue. L’absurdité de ces rapports forcés apparaît très clairement en ce qui concerne les femmes ; il semble bien qu’il y ait une sorte d’instruction, celle qu’on leur donne à cette heure, qui, loin d’activer leur intelligence, l’engourdit. Depuis qu’on les instruit sérieusement, elles n’ont plus aucune influence ni dans la politique ni dans les lettres : que l’on compare à ce propos nos trente dernières années avec les trente dernières années de l’ancien régime. Ces deux associations d’idées n’en sont pas moins devenues de véritables lieux communs, de ces vérités qu’il est aussi inutile d’exposer que de combattre. Elles se rejoignent à toutes celles qui peuplent les livres et les lobes dégénérés des hommes ; aux vieilles et vénérables vérités telles que : vertu-récompense, vice-châtiment, Dieu-bonté, crime-remords, devoir-bonheur, autorité-respect, malheur-punition, avenir-progrès, et des milliers d’autres dont quelques-unes, quoique absurdes, sont utiles à l’humanité.

On ferait également un long catalogue des idées que les hommes se refusent à associer, alors qu’ils se complaisent aux plus déconcertants stupres. Nous avons donné plus haut l’explication de cette attitude rétive ; c’est que leur occu-