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seul ; ce qu’elle peut dire par surcroît de perceptible pour nos autres facultés ne vaut pas la peine d’être écouté. Cependant, c’est cette partie caduque qui intéresse les prôneurs de l’art social. Ils sont le nombre et comme nous sommes régis par la loi du nombre, leur triomphe semble assuré. L’idée d’art n’aura peut-être été dissociée que pendant un petit nombre d’années et pour un petit nombre d’intelligences.

Il y a donc un très grand nombre d’idées que les hommes n’emploient jamais à l’état pur, soit qu’elles n’aient pas encore été dissociées, soit que cette dissociation n’ait pu se maintenir en état de stabilité ; il y a aussi un très grand nombre d’idées qui existent à l’état dissocié, ou que l’on peut provisoirement considérer comme telles, mais qui ont une affinité particulière pour d’autres idées avec lesquelles on les rencontre le plus souvent ; il y en a d’autres encore qui semblent réfractaires à certaines associations, alors que les faits auxquels elles correspondent dans la réalité sont extrêmement fréquents. Voici quelques exemples de ces affinités et de ces répulsions pris dans le domaine si intéressant des lieux communs ou des vérités.

Les étendards furent d’abord des signes religieux, comme l’oriflamme de Saint-Denis, et