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CAMILLE LEMONNIER ET LE ROMAN

messes, mais sentant si bon les bois et les fermes, si parfumué de fleurs, si chantant de claires mélodies d’oiseaux, si miroitant de teintes subtiles et de colorations rares, rien ne semble artificiel. » On ne dirait pas volontiers la même chose de ses autres romans, de ceux qu’on pourrait appeler sociaux : Happe-chair, l’Hystérique, le Possédé, tant d’autres : « En de tels romans, bien qu’il demeure peintre puissant et prodigieux évocateur, Lemonnier, dirait-on, se fait violence pour brosser des toiles qui l’inspirent peu. » Laissons-les donc, même Happe-chair, qui devança Germinal dans la peinture des masses ouvrières pour nous attarder un peu à un autre roman dont le titre est bien un peu ambitieux, mais presque justilié, Adam et Ève. On refait toujours un peu