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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

cette même préoccupation descriptive dans ses romans, qui ne sont bons que s’ils ont pour cadre un coin de la terre ou un coin de la société belge. En ce sens il a bien été pour la Belgique un romancier national.

Il débuta par des contes flamands, puis vint Un Mâle, qui est demeuré célèbre et qui fonda sa réputation, mais surtout en tant que romancier naturaliste. « C’est, dit M. Heumann, l’hymne à l’existence libre, violente, sauvage, par les futaies et les taillis. Ce Cachaprès, quelle belle bête humaine ! D’instinct, il braconne, hait les gardes, aime les filles ; il fait vraiment partie de la forêt, comme les arbres, comme les plantes, comme les biches et ne raisonne guère mieux qu’eux. Dans ce roman tuméfié, par endroits, de rutilantes ker-