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CAMILLE LEMONNIER ET LE ROMAN

Lemonnier appartenait à une génération littéraire particulièrement laborieuse et consciencieuse, à cette génération naturaliste qui avait un tenace amour du travail. Ce n’est certainement pas un amateur de tourisme, un amateur de plaisirs exotiques qui aurait pu suffire à édifier l’œuvre considérable qu’il a laissée, comme critique d’abord, puis comme romancier. Mais s’il quitta rarement sa terre natale, c’est surtout parce qu’il lui portait un amour extrême, comme il l’a bien prouvé dans son magnifique ouvrage sur la Belgique, véritable monument qui, si elle devait disparaître, attesterait encore qu’elle fut, car elle y revit avec ses villes d’art, ses aspects champêtres ou forestiers, ses mœurs, ses légendes, tout ce qui donne à ce pays son aspect particulier. On retrouve