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VAN LERBERGHE ET LES AUTRES POÈTES

plus riche peut-être que tout autre pays, car voici encore Grégoire Le Roy, Fernand Séverin, André Fontainas, Mockel, Braun et bien d’autres. On ne s’étonne pas de retrouver dans le premier un peu de l’âme de ceux dont je viens de parler ; il est de la même terre, il a eu la même éducation, les mêmes amis. Ce que je trouve en moins chez lui, c’est le mysticisme et ce que je trouve en plus, oui, peut être plus qu’en Rodenbach lui-même, c’est la tristesse, une tristesse profonde et parfois poignante. C’est peut-être le plus personnel des poètes belges et celui qui s’est regardé vivre avec le plus d’attention. Comme son ami Maeterlinck, il aime la solitude et contemple la vie avec désenchantement et rêve sans peur à la mort. Le poème où il l’appelle La dernière