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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

Assez de ces laides visions, que nous faisons plus laides encore en y mêlant invinciblement les réalités présentes. Je voudrais, et le portrait s’achèvera mieux sous des touches plus agréables, montrer un autre Verhaeren, celui de la grâce, toujours un peu rude, et celui de la douceur, une douceur où se mêle toujours quelque grandeur.

C’est à partir de la seconde étape de son voyage à travers la vie que Verhaeren semble avoir compris pleinement la valeur de la tendresse et s’est efforcé de l’exprimer d’une façon de plus en plus directe, de plus en plus simple. C’est un phénomène assez constant. Le jeune homme s’attache aux idées, à la logique, aux conceptions idéales et ce qui est humain, purement humain, s’il en est touché, n’a pas de répercussion profonde