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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

oublier son point de départ naturel, lorsque, avec ses tableaux de la nature flamande et de la vie flamande, il a marqué son étroite liaison avec le milieu d’où il était né. Cependant, pour arracher ce mouvement littéraire dont il devenait un des principaux éléments aux préoccupations quelquefois un peu étroites de la Jeune Belgique, il fonda la même année une nouvelle revue qui a gardé jusqu’à maintenant un sens plus large et plus haut de la beauté : l’Art Moderne. Il était secondé dans cette tâche par deux esprits, fort différents, mais également dévoués à un idéal commun, Edmond Picard et Octave Maus. Avec ces deux organes, la nouvelle littérature belge était définitivement organisée : il ne pouvait paraître en Belgique la moindre tentative d’art