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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

choses nouvellement vues, et vues avec des yeux nouveaux, ce serait faux, assurément. Ce livre, qui est comme la glose de ses premiers essais dramatiques, contiendra même toujours du nouveau, tant que notre éducation nous portera à ne considérer comme importantes que les choses exceptionnelles. Le jeune homme, à l’âge où l’on commence à réfléchir, à chercher le sens de la vie (cela arrive quelquefois après les premières voluptés, qui sont aussi les premières déceptions), s’il ouvre Maeterlinck, y découvrira un monde inattendu, au milieu duquel il vit pourtant, mais qu’il n’avait pas encore regardé, et il se sentira presque ébloui des merveilles que contenait son âme, à son insu. Et s’il l’ouvre encore à l’âge mûr, et encore vers le déclin, il s’y sentira, de même