roses et les lorioses ne vaudrait cueillir pour ses vers les couperoses et les madaroses ?
Savoir la signification des mots est sou- vent attristant : la pompe des sedors s’éteint sous l’eau où on les traîne, et les erminettes fraîches comme des joues de petite fille s’ébrêchent en les entailles, et se rouillent de la sueur du charpentier.
Aussi les mots que j’adore et que je collectionne comme des joyaux sont ceux dont le sens m’est fermé, ou presque, les mots imprécis, les syllabes de rêve, les marjolaines et les milloraines, fleurs jamais vues, fuyantes fées qui ne hantent que les chansons de nourrice.
O princesses d’antan glorifiées de menu- vair, est-ce d’émaux ou de fourrures, et voulut-on alléguer votre robe ou votre blason ?
Si la jaune chélidoine a fleuri, en est-elle moins la pierre des philtres et des surprises ?
Quelles réalités me donneront les saveurs que je rêve à ce fruit de l’Inde et des songes, le myrobclan, — ou les couleurs