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DEUXIÈME PARTIE 57 cirque m’a élevée, dressée ; elle m’a fait apprendre le métier. Elle n’était ni bonne ni mauvaise ; mais j’ai dans l’idée, tout de même, que je n’étais pas sa fille, parce que je ne l’aimais qu’à moitié., tandis qu’une vraie mère., ce qu’on doit l’aimer ! On a dû me voler à mes vrais parents, où ?... Je suis peut-être fille d’un roi ! — Sûrement fille du Roi des Rois, mon enfant. Il va falloir m’écouter et me comprendre, afin de partir bien préparée pour le grand et dernier voyage, comme vous dites. — Laissez-moi donc tranquille ; ça m’est bien égal de mourir, nul ne me pleurera. Quand je serait « claquée », Madame Durand prendra ma bague pour payer les « croque-morts », mais je veux l’avoir jusqu’à la fin, c’est tout mon soleil ! — Qui vous a donc donné ce superbe joyau ? — Oh ! une belle dame, une Impératrice ! Si ça vous amuse, je vas vous conter la chose ; j’ai été si contente ce jour-là ! La pauvrette s’animait ; un sourire heureux éclairait ses yeux immenses. Elle dit : — La troupe suivait la côt^ ; on se trouvait