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DEUXIÈME PARTIE 55 La concierge reprit son torchon, la Sœur la montée de l’avenue et le petit ânonna : «... C’est un Sacrement par lequel nous recevons le corps, l’âme et la divinité de N.-S. Jésus-Christ... » Dans la mansarde étroite où tombe le jour clair d’une vitre tournée vers les nuages, une jeune fille, presque diaphane, essaie d’occuper ses doigts maigres à un petit travail au crochet. Ses beaux cheveux noirs mousseux entourent un visage que d’immenses yeux bruns illuminent comme des fenêtres ouvertes sur la nuit. Une nuance rose vif incendie ses joues tirées, et sa poitrine maigre halète péniblement sous un souffle trop court. Au mur, suspendus à des clous, des vêtements de couleur claire, et, chose bizarre, au doigt frêle de l’infortunée brille un splendide diamant enchâssé dans platine. La bague est devenue si large Que sa propriétaire l’a attachée avec des brins de fil. Souvent, elle la porte à ses lèvres et un pâle sourire rayonne encore sur son pauvre visage.