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38 LA DUCHESSE D’ALENÇON Mais, lorsqu’on porte le poids d’un atavisme royal, l’existence ne saurait couler sans orages. Charybde et Scylla grondent tout près de la côte paisible où s’abritent, en la béatitude de leur affection, les jeunes touristes, et la politique aussi va soulever des houles autour d’eux. Un avis officieux leur annonce « qu’on va peut-être occuper militairement le Palais d’Orléans » et qu’ils feraient bien de quitter l’île. La| « dolce Napoli » n’est guère plus accueillante aux Exilés de France. Un soir, ils avaient fait l’ascension du fort Saint-Elme en compagnie du Duc de Nemours, venu les rejoindre, et s’étaient attardés dans la contemplation de la ville étendue sous leurs yeux, se plaisant à évoquer le passé mêlé aux actes héroïques de leurs ancêtres. Au retour, ils trouvèrent un ami chargé encore d’un avis confidentiel : le gouvernement leur « conseillait » de quitter Naples, redoutant pour eux quelque suspicion politique. Le Prince sourit, il était philosophe. Depuis l’âge de quatre ans, époque où il avait quitté sa ville de naissance, son apprentissage des exils était complet et, comme son valet de chambre,