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36 LA DUCHESSE D’ALENÇON dide, sous le carillon ailé des cloches de la vieille cathédrale. Elle se faisait conter par son mari les anciens récits de la douce Reine Marie-Amélie, qui avait vécu là des années de jeunesse. Et Lui se prêtait de tout son cœur à parler de la Sainte qui Pavait élevé, aimé et qui lui écrivait de si bonnes lettres tendres commençant parfois par ce diminutif : « Mon bien-aimé Sonnet. » Comme sa tendresse chaude d’Italienne ses expressions superlatives au « cherissime » compensaient bien le calme paternel, toujours un peu froid, sévère à l’égard de ces garçons qu’il fallait dresser au devoir doublement difficile pour des Princes. Les heures paisibles coulaient le long de cette admirable côte aux couchers de soleil d’apothéose ; très artiste, le Prince savait exprimer sa pensée, grandir encore les choses extérieures par les idées jaillies de son âme, Il retraçait le passé, remontait les années d’histoire qui étaient celle de sa famille. Et, toute émue, la jeune femme écoutait la voix aimée en remerciant le ciel de lui avoir donné l’amour. C’est ainsi qu’Elle apprit la légende de