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PREMIÈRE PARTIE 25 ment. Ainsi la médisance et la calomnie l’atterraient. Elle écoutait, avec un peu de complaisance défiante, de perfides révélations la mettant en garde contre les gens de son entourage et quelques-uns des nouveaux présentés, et Elle en gardait au cœur, pour les relations à venir, un trouble difficile à effacer. Le Prince, lui, ne s’occupait guère des médisances : « Il faut croire ce que nous voyons, disait-il, et, si nous avons des ennemis, remercier Dieu d’avoir cela de commun avec Lui. Mais n’attachons aucune importance à des récits accusateurs qui marquent la seule méchanceté de ceux capables de les racconter. Notre situation crée de la jalousie, n’en faisons souffrir personne parce que, les trois quarts du temps, ce serait injuste ». Le bon Prince évita de la sorte bien des larmes amères à des gens dévoués sur lesquels l’envie s’acharnait et qui, grâce à sa bienveillante intervention, ne le soupçonnèrent jamais. Leurs Altesses Royales, d’ailleurs, plaçaient le devoir tellement haut, que Dieu seul, pour eux, en dépassait la notion.