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PREMIÈRE PARTIE 23 Ils aimaient tous les deux les grandes chevauchées. Le jeune Prince, habitué aux difficiles et même périlleuses chasses anglaises qui sont de véritables steeples, se plaisait aux battues en forêt en compagnie de son futur beau-père qui possédait de magnifiques équipages ; mais ce qu’ils préféraient encore, c’étaient les promenades au parc ombragé dont les verdures venaient mourir au bord des eaux fraîches du lac de Starnberg. En face se dresse le mystérieux château du fantastique roi Louis, si épris de chimères. Ils allaient aussi à la féerique île des Roses. Ils laissaient leur rêve se perdre vers l’horizon dentelé des monts aux pointes bleuâtres : le Karvendelgebirge, le Wetterstein, le Benediktenwand... L’âme songeuse de la jeune fille s’ouvrait surtout à la suprême pitié. Elle voyait plus volontiers l’ombre que le soleil, et parfois la tendre attention de son fiancé s’inquiétait de voir en Elle l’emprise fréquente d’un peu de mélancolie. Un jour il osa une question. — Avez-vous quelque souci ? Si cela était, n’y pourrais-je rien