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C’était un mardi 4 mai, la Princesse avait accompli le matin tous les rites de son ordre afin de consacrer sa journée entièrement au rôle de charité. Sous sa toilette de soie noire, Elle portait le cordon de l’Ordre et pas de bijoux. Sans aucun souci de la fatigue Elle allait et venait visitant les autres « boutiques » et faisant à la sienne beaucoup « d’affaires ». Elle avait longtemps parlé au Nonce apostolique et il venait de partir, lorsqu’un bruit singulier jaillit en même temps qu’une odeur de roussi et quelqu’un cria : Le feu. Immédiatement des flammes fusèrent, jamais un aussi facile élément n’avait été offert à leur fureur. Les tentures légères, les planches sèches, le toit de toile goudronnée, on aurait dit que le feu prenait partout à la fois : « sa marche était celle d’un feu d’artifices, dit l’abbé Odelin, il allait non pas à la minute mais à la seconde ». D’en haut de ce toit inflammable tombait une pluie brûlante, les robes des femmes s’embrasaient, la chaleur étouffait les autres, partout des cris, des appels, des hurlements d’horreur.