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du petit garçon, avait suivi avec lui tous les exercices de la retraite et s’était montré d’une exemplaire piété. Leurs deux mères, de ce fait, s’étaient encore rapprochées ; maintenant Mme Pierre avait un peu compris que l’éducation de sa voisine était supérieure à la sienne : mais elle restait flattée de ses relations et avait pour Mme Hartfeld une vénération que celle-ci lui retournait en sincère estime.

Les deux voisines se rendaient de mutuels services.

Donc, le soir de ce beau jour de juin, comme Michelle et son fils rentraient chez eux, ils rencontrèrent dans leur rue Madame Pierre, très pressée, qui se heurta presque à eux.

Ils l’arrêtèrent, en souriant :

« Ah ! c’est vous, bien, j’ai de la chance, c’est après vous que je cours.

— Après moi ?

— Oui, tenez, une dépêche, elle est arrivée il y a un instant, et je me suis dit comme ça que puisqu’on avait fait jouer le télégraphe, c’était pas pour que le papier restât à vous attendre. »

Michelle pâlit et ouvrit fébrilement la petite enveloppe bleue :

« Michelle, venez de suite à Rantzein, j’ai à vous entretenir de choses graves. Rien d’inquiétant, au contraire.

Edvig. »