Elle partit, une joie dans l’âme. Son Georges ! elle en avait enfin des nouvelles. Il avait été blessé, mais guéri, et il s’était sauvé, le brave enfant ! Elle allait peut-être encore apprendre quelque chose et elle courait par la maison, appelant le docteur, surexcitée, tremblante. Elle le joignit enfin, l’entraîna.
Le blessé serrait son papier sur sa poitrine, des larmes coulaient sous son bandeau. Le major s’approcha et commença par gronder.
« Du calme, voyons, que signifie cette épidémie ? Malade et infirmière sont aussi impressionnés l’un que l’autre.
— Il y a de quoi, docteur, lisez, par grâce. »
Il prit le papier et lut en allemand. Hans comprenait, mais la pauvre Mme Rozel ne saisissait que des sons.
Quand il eut fini, elle prit le bras du docteur :
« Que dit cette lettre, docteur, que dit-elle de Georges ?
— Elle ne dit rien de Georges.
— De mon fils ! du prisonnier échappé, répétez-moi ce que vous venez de lire, par pitié !
— Répétez-le lui, » autorisa Hans, comprenant les scrupules du chirurgien. Alors celui-ci traduisit, après les expressions de tendresse fraternelle : « Michelle, dans son inconscience, est allée jusqu’à faciliter la fuite d’un prisonnier français, auquel elle a donné pour guide Minihic. Ce malheureux groom s’est oublié jusqu’à frapper nos domestiques et manquer de respect à nos