« Monsieur le comte, m’entendez-vous ? aidez-vous un petit peu, je vas vous soulever, c’est moi, votre groom, Minihic.
— Michelle ! » articula une faible voix.
Ces mots firent sur Minihic un effet de galvanisation ; il trouva de la force, prit à bras le corps le blessé :
« À moi ! » cria-t-il.
Quelques paysans se rendant à la messe entendirent, ils accoururent.
« Aidez-moi, reprit Minihic, c’est un blessé.
— Un Prussien !
— Un blessé, accentua le Breton. Allons, en mesure, soulevons-le. »
Un château, sis à peu de distance de l’église, montrait sa silhouette sombre :
« Allons là-bas », ordonna Minihic.
Hans semblait sans connaissance. Le trajet, heureusement, était peu long ; ils arrivèrent. Ce château, comme presque tous ceux qui étaient sur le théâtre de la guerre, servait d’ambulance. Les propriétaires se dévouaient aux soins des blessés, sans distinction de nationalité. Le comte fut de suite admis, il avait été frappé de congestion occasionnée par le froid sur sa blessure mal guérie, et qui s’était rouverte. On s’empressa de lui prodiguer des soins.
Le lieutenant breton, après avoir fait connaître le nom et la qualité de son maître, reprit la route du camp. Sa messe était manquée ; il en avait un vif regret. Il avait