Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

annoncer l’exécution d’une messe de moi, et il était accouru, tout plein d’intérêt et de sollicitude, pour entendre les débuts du jeune artiste auquel il avait dit, sept ans auparavant :

— Va, mon enfant, fais de la musique !

Je fus tellement touché de son souvenir que je ne pris même pas le temps d’entrer chez moi ; je ne fis qu’un bond dans la rue, je montai dans un cabriolet… et j’arrive au lycée Charlemagne, rue Saint-Antoine, où je trouve mon cher ancien proviseur qui m’ouvre les bras et m’embrasse de tout son cœur.

Je n’avais plus que quatre jours à passer avec cette mère de qui j’allais me séparer pour trois ans et qui, à travers ses larmes, préparait toutes choses pour le jour de mon départ. Ce jour arriva rapidement.