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m’en tenir, et je ne laisserai certainement pas s’engager dans une carrière dont il n’aurait pas l’énergie de surmonter les premiers obstacles.

Reicha promit à ma mère de me soumettre au régime qu’elle exigeait ; il tint parole, autant du moins qu’il était en lui.

Comme échantillon de mes petits talents de gamin, j’avais porté à Reicha quelques pages de musique, des romances, des préludes, des bouts de valse, que sais-je ? tout le peu qui avait passé jusque-là par ma petite cervelle.

Sur quoi, Reicha avait dit à ma mère :

— Cet enfant-là sait déjà beaucoup de ce que j’aurai à lui apprendre ; seulement, il ignore qu’il le sait.

Lorsqu’au bout d’un an ou deux je fus arrivé à des exercices d’harmonie un peu plus qu’élémentaires, contrepoint de toute espèce, fugues, canons, etc., ma mère lui demanda :