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Il y avait alors à Paris un musicien allemand qui jouissait d’une haute réputation comme théoricien : c’était Antoine Reicha. Outre ses fonctions de professeur de composition au Conservatoire, dont Cherubini était alors directeur, Reicha donnait chez lui des leçons particulières. Ma mère songea à me mettre entre ses mains et demanda au proviseur du lycée l’autorisation de venir me prendre les dimanches, à l’heure où le collège allait en promenade, et de me conduire chez Reicha pour y commencer l’étude de l’harmonie, du contre-point, de la fugue, en un mot, les préliminaires de l’art de la composition. Ma sortie, ma leçon et ma rentrée au collège représentaient environ le temps consacré à la promenade ; mes études régulières ne devaient donc souffrir en rien de cette faveur de sortie exceptionnelle. Le proviseur consentit, et ma mère me conduisit chez Reicha. Mais,