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« Si j’écris mieux que beaucoup d’autres, c’est que j’ai appris mon métier, et que j’ai un plus grand nombre de mots à mes ordres. » Mais, poursuit l’objection, quantité d’artistes éminents n’ont pas été pensionnaire de l’École de Rome.

Cela est vrai, et je m’empresse d’ajouter (ce dont, au reste, l’opposition a peu de mérite à se targuer si haut) que, pour avoir été pensionnaire de l’École de Rome, on n’en revient pas nécessairement un homme supérieur. Mais que faut-il en conclure ? Que Rome n’a pas fait le miracle de donner ce que la nature avait refusé ? C’est évident, et ce serait par trop commode d’avoir du génie au prix d’un voyage que tout le monde peut faire. Mais ce n’est pas là du tout ce dont il s’agit. Il s’agit de savoir si, étant donné une organisation d’artiste, Rome n’exerce pas sur cette organisation une influence incontestable et incomparable