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sions de contact entre les différentes classes sociales et de rencontres souvent charmantes, parfois même fort utiles. Mais, encore un coup, qu’est-ce que cela, au prix de ces heures de tranquillité délicieuse, j’allais dire d’espérance divine, pendant lesquelles on attend — et d’une attente moins qu’on ne croit sujette à déception — la visite d’une émotion vraie ou d’une vérité émouvante ? Qu’est-ce que tout l’éclat du dehors comparé à la lumière intime, sereine et chaude de ce cher Idéal qu’on poursuit toujours sans jamais l’atteindre, mais qui nous attire jusqu’à nous faire croire que c’est lui qui nous aime, bien plus encore que nous ne l’aimons ? Dès lors, ne devine-t-on pas quelle épreuve on inflige à un malheureux qu’on fait sortir d’un temple pour le conduire dans un palais, fût-il cent fois plus brillant que ceux des Mille et une Nuits ?…