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veille et qui crucifie aujourd’hui ce qu’il adorera demain.


Pour n’être pas ce qu’on appelle un succès, le sort de Sapho n’en eut pas moins des conséquences profitables à ma carrière et à mon avenir. Et d’abord, Ponsard me demanda, le soir même de la première représentation, si je voudrais écrire la musique des chœurs d’une tragédie en cinq actes, Ulysse, qu’il destinait au Théâtre-Français. J’acceptai sur-le-champ, sans connaître l’ouvrage ; mais la réputation de l’auteur de Lucrèce, de Charlotte Corday et d’Agnès de Méranie m’inspirait plus que de la sécurité sur la valeur de l’œuvre à la collaboration de laquelle j’avais l’heureuse chance d’être appelé.

Arsène Houssaye était alors directeur de la Comédie-Française. Il fallait annexer au personnel ordinaire du théâtre, un per-