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30 septembre au plus tard. J’avais six mois pour composer et écrire une œuvre en trois actes, mon début au théâtre. Dans la nuit du 6 avril, mon frère rendait le dernier soupir. C’était un coup affreux pour ma vieille mère et pour nous tous !

Mon frère laissait une veuve, mère d’un enfant de deux ans et d’un autre petit être qui devait venir au monde sept mois plus tard, au milieu des larmes, et dont la destinée était d’entrer dans la vie le 2 novembre, le jour même où l’Église pleure avec nous ceux que nous avons perdus. Cette situation amenait des difficultés et des complications d’existence auxquelles il fallut songer immédiatement. Les questions de tutelle des enfants, de succession du cabinet d’architecte de mon frère, dont la mort laissait une foule d’affaires en suspens, toutes les conséquences enfin d’un malheur aussi soudain et aussi imprévu