Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

cieuses d’approbation et d’encouragement. Je n’en mentionnerai qu’une seule, dont j’ai été trop fier pour jamais l’oublier. Je venais de lui faire entendre le Dies iræ de mon requiem de Vienne. Il mit la main sur un morceau à cinq voix seules, sans accompagnement, et me dit :

— Mon ami, ce morceau-là pourrait être signé Cherubini !

Ce sont de véritables décorations que de semblables paroles venant d’un tel maître, et on les porte avec plus d’orgueil que bien des rubans.

Mendelssohn était directeur de la Société philharmonique Gewandhaus. Cette Société ne se réunissait pas à cette époque, la saison des concerts étant passée ; il eut la délicate prévenance de la convoquer pour moi et me fit entendre sa belle symphonie dite « Écossaise » en la mineur, de la partition de laquelle il me fit présent avec un mot de