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respondance. Ce n’était guère que sur son sommeil qu’elle pouvait prendre les heures que me consacrait, sous cette forme, sa tendre et constante sollicitude. Je recevais d’elle des lettres dont la longueur seule me donnait la mesure du repos dont elle avait dû se priver pour les écrire. Je savais que, dès cinq heures, elle était levée pour être prête à recevoir sa première élève, qui arrivait à six heures ; que, fort souvent, l’heure même de son déjeuner était sacrifiée à une leçon pendant laquelle, pour tout repas, elle avalait une soupe, ou même un simple morceau de pain avec un verre d’eau rougie ; que ce métier durait jusqu’à six heures du soir ; qu’après son dîner il lui fallait s’occuper des mille soins qu’exige l’entretien d’une maison ; qu’elle avait, d’ailleurs, à écrire à bien d’autres qu’à moi ; que, de plus, elle était dame de charité et travaillait bien souvent de ses