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veau que dans le foie, ainsi que cela a lieu dans la pourriture. Il attribue cela à la faiblesse d’organisation de la pulpe cérébrale, lorsque cette faiblesse est augmentée par une cause particulière. D’après lui, toutes les circonstances tendant à produire une accumulation, au cerveau, de fluides, même de sang, font dilater les vaisseaux et occasionnent cette faiblesse qui détermine l’éclosion du cœnure, et le germe de l’hydatide ne viendrait pas du dehors.

Morgangni croyait que la maladie était due à un kyste séreux formé par le déplissement de la pie-mère.

Navières fut le premier qui crut à l’arrivée du dehors du germe du ver ; il se demande si l’on ne pourrait pas supposer que les œufs surmontant le kyste séreux proviennent d’une mouche à tarière, perforant le crâne dans le jeune âge.

Linnée le premier a reconnu la véritable origine du tournis, et a placé parmi les helminthes le corps vésiculeux qui détermine de si graves désordres dans les centres céphalo-rachidiens.

Le ver qui occasionne le tournis porte le nom de cœnure (de χοινος commun et ουρα queue). Il a reçu des naturalistes des noms différents, ce qui indique l’incertitude qui a longtemps régné sur sa véritable nature zoologique. Linnée lui a donné le nom de tænia cerebralis ; Batsch, l’appelait hydatula cerebralis ; Schrank, vesicaria socialis ; Zéder, polycephalus ovinus ; Gœze tænia vesicularis et polycephalus cerebralis, et Rudolphi, cœnurus cerebralis. C’est ce dernier nom qui est le plus usité.

Nous allons reproduire ici la description du cœnure cérébral telle qu’elle a été donnée par notre hono-