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pour les consciences où la lumière avec la couleur n’est plus qu’une auréole dans les cheveux en forme de silhouette de carton noir où il manque la cervelle

Il n’y a même pas de suicide possible et les bêtes tourmentées jusque dans leurs os ne songent pas au meurtre

Un seul espoir vient à moi en robe de mariée

C’est une colombe blanche et c’est le dernier signe
Cela fut dit il y a des siècles…
QUE CE PEUPLE SERA SAUVÉ À CAUSE DE SON ORIFLAMME Un signe géant de paix dans le ciel tourné rouge signe qu’entraîne
une colombe
La dame blanche en robe de colombe ne m’a pas menti
J’ai vu ses paroles : elles me traçaient la route du salut
* * *
Je suis le fou à la bêche
Je creuse dans les temps morts pour exhumer les possibles que je sens sous mes pieds, des signes utiles, point encore élus
J’ai des paroles de ténèbres à proférer sur vos têtes
Je crache des flammes d’enfer sur ce monde qui tourne, tourne à l’infini dans un carnaval fou
Je suis de sang pourtant et me souviens d’un hier où je pouvais parler un langage que le sang comprenait
Je suis maintenant un Éveillé de tout le temps
Je suis le Veilleur à la Lampe

Et des millions de signes-chacals s’abattent dans mon cerveau

Je suis en croix exposé au sel des vents et intouchable sur un pic trop haut pour le front des hommes
* * *