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SIGNES DES TEMPS OBUS


Le Mystère à coque de fer dressait des murs dans le silence entre le soleil et la terre
Ils ont été rongés par nos flèches incendiaires-termites et ont brûlé à demi par le bas
Les hauts des murs à l’abri des hampes et dans l’humidité des nuages se sont envolés d’un envol vertical pour se soustraire à nos regards devenus durs

Il ne reste que sept de ces murs à s’effondrer comme châteaux de cartes pour que le désespoir entre en nous irréductiblement

D’ici ce temps de sept années de feu, sonnez, sonnez les Pâques aux clochers de vos églises parce qu’un printemps est compté.
Il ne reviendra pas prendre place au calendrier qui bascule dans le décompte
Bientôt même on sciera jusqu’aux poutres qui retiennent vos toits d’église encore debout, et les toits vont pleuvoir sur vos têtes et vous ne serez plus que la pâte, un troupeau horrifié par vos corps ouverts aux silex-soleils

…car je sais que ce temps tire à sa fin et la fin ne voit même pas venir au devant d’elle un prophète en habit de repentir

Je sens les araignées cogner avec désespoir à toutes les portes s’ouvrant sur le vide, des chambres de torture