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LA NUIT DES BÊTES


un quadrille s’est dressé
sous le porche de la nuit
dans la Vallée des Silences
ont dansé dansé
et fait flamber leur sang
les danseurs
puis au bras d’une plus longue ronde
ils ont fui
s’enchaîner à la nuit qui saoule
parce qu’ils étaient désirs
les musiciens pantelants sont restés
seuls
et le violon
très longtemps a poussé sur la nuit
sa longue plainte
puis s’est cassé
comme clôture que l’on cisaille
et le piano
seul seul
a continué
à pleurer le désastre
à hurler à la lune
un loup a répondu
mais n’a donné
que des mots
il n’avait qu’un peu de temps
le temps qui passe entre un cri et
l’écho de ce cri
l’écho venait d’une femelle
elle m’a dit cette louve de fermer le piano