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JE EST GAUVREAU[1] (PARAPHRASE)


 « Hommes, hommes soyez généreux. Ayez pitié de ceux qui labourent la vie.

Les cerceaux s’entrecroisent, la larme éclôt dans la stupeur[2] »


Dormir ?

Avoir pitié des loups et des moutons en même temps…

Les loups labourent les victimes qui labourent de leurs griffes mal affûtées les pavés durs.

Avoir pitié de celles qui portent des brassières étoilées ?

Parlez-moi des ordures, des ordures ambulantes, souveraines des ruelles…

Ayez pitié des hommes, entre vous, dans leurs dires…

Ne prenez pas la stupeur pour un mauvais sourire…

  1. Claude Gauvreau est né le 19 août 1925 à Montréal. Signataire du manifeste du Refus Global, polémiste, poète automatiste, Gauvreau fait figure de poète maudit, il s’est suicidé le 7 juillet 1971 à Montréal.
  2. Ces citations sont tirées de : Claude Gauvreau. Sur fil métamorphose, « La prière pour l’indulgence », Montréal, Erta, 1956. Coll. « La Tête Armée ».