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VOYAGE AUX ANTIPODES (EXTRAITS)


(musique)

il y a quatre guitares qui chantent dans ma soupe comme du fond de la mer jouent au sexe-cerceau la vase et le lichen
…et la parole est aux oiseaux : les vers sont des oiseaux qui s’arrachent les plumes… sont partis sur un fil exploiteur (s) d’énergie

blanc de terre
et claire de plume
avec bouleaublanc blanc
* * *
pourquoi tant de bagues enchaînent
la vase et le lichen
comme des rubans de mitraillettes
puisqu’il
faut tuer les enfants ?

pourtant :
j’entends gonfler les ventres creux des draps
comme la suie étendue sur des gazons où oui où
le sang n’en finit plus de pleuvoir comme du poivre
sur un amas de mie de pain

et tant de pianos qui crèvent d’une mauvaise grossesse
où l’on se roule dans des cordes de guitares avortées

pourtant :
on n’en finit plus de bouffer du chant de petits oiseaux [1]

  1. Voir illustration en face.