qu’aucun d’eux n’ose défendre, recevez cette preuve de mon courage et de l’estime que j’ai vouée à tous les hommes que je crois vertueux.
Mais puisque je suis assez heureuse, avant ma mort, pour me faire connoitre à mes concitoyens, je vais en peu de mots leur rendre un compte exacte, de ma conduite et de ma fortune. Que les intriguans qui dilapident si effrontément les trésors de la république, donnent comme moi un tableau exacte de leur actif et de leur passif ; et alors le peuple verra clair, et saura distinguer ses vrais amis de ses ennemis.
En 1788, je possédois encore 50,000 livres, que j’avois placées dans une maison connue, et un mobilier d’environ 30,000 livres ; il me reste en tout 15,000 ou 16,000 livres au plus. On trouvera chez Momet, notaire, mon contrat de remboursement, et le compte exacte de 40,000 livres que j’ai dépensées pour la cause populaire. Mes dons dans le grand hiver, mes écrits qui répandirent toute la bienfaisance qui s’opéra alors, mes projets d’ateliers publics pour les ouvriers, mes impôts volontaires, mes dons patriotiques, mon nom étranger aux livres des pensions, aux listes civiles, ma droiture, mon désinté-