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SERA-T-IL ROI,
NE LE SERA-T-IL PAS ?


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Hippocrate dit oui, Galien dit non.
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ACCEPTERA-T-ON un Gouvernement Républicain, remettra-t-on le Roi ſur le Trône, ou nommera-t-on un Régent ? Les opinions ſe partagent, & ces trois Partis marchent de front ; & le quatrième, qui n’a pour but que le bien de la Patrie, n’a pas de voix, & ſe trouve le plus foible ; il balance ſur le choix des trois, mais il penſe que le plus ſage eſt celui de la médiation. Le vrai moyen ne s’eſt pas encore préſenté à ſes yeux : le ſeul qui puiſſe cimenter un bonheur imperturbable eſt celui que je vais préſenter à nos ſages Légiſlateurs ; je le crois néçaiſſaire & indiſpenſable dans la pénible circonſtance où nous nous trouvons,& je me flatte de les rendre publiques :


MESSIEURS

Il me ſemble que ſur l’affaire importante qui agite la France, & qui intereſſe l’Europe, un objet inſéparable du parti ſage que vous voulez embraſſer, ne s’eſt pas préſenté à vos regards.

Je ne ſuis pas M. Briſſot de Varville, je ne ſuis qu’une ſimple Citoyenne, ſans conſéquence, mais Patriote irréprochable.

Il eſt très-important, ſi vous voulez rendre au Roi la confiance d’une grande Nation, que ce Monarque reconnoiſſe d’où part le vice qui a gâté, ſon cœur & ſon eſprit ; je ne puis vous diſſimuler mon opinion ; je l’avouerai encore, dût-elle être improuvée des trois Partis oppoſés ;