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fruits tombent aussi-tôt dans les mains du peuple. Les fruits qui couvroient cet arbre, cachoient la couronne du Roi qui étoit attachée au sommet & qui resta seule à découvert. Le peuple, dans une joie inexprimable des bienfaits & de la générosité de la Reine, se met à ses genoux. Le Roi prend la parole, & dit au peuple en regardant sa couronne. « Vous la voyez cette couronne, fille de l’ambition ; cet instrument du malheur des meilleurs Rois. Henri IV, mon ayeul, qu’on reconnut trop tard, & qu’on regretta si long-temps, lui doit son trépas ; mais en marchant sur ses nobles traces, je ne veux la conserver que pour vous défendre & pour vous rendre heureux. » Aussi-tôt j’entendis mille cris d’allégresse. Ce spectacle disparut devant mes yeux, & je me retrouvai au pied de mon arbre, où il me sembla retrouver le sommeil ; il me parut même que je dormois depuis quelques jours. Enfin je me réveillai encore toute endormie, & je cherchai à