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sont indécis sur la manière de s’assembler. Toutes ces altercations sont des entraves au salut que l’Etat attend de leurs lumières. Le Tiers-Etat avec raison prétend avoir autant de voix que le Clergé & la Noblesse ; mais la dignité de ces derniers ne veut point entendre que les organes du Peuple sont des voix aussi salutaires à l’administration des Finances, & aux prompts remèdes qu’on doit porter à un mal qui s’empire tous les jours. Il me semble voir un malade dans son lit, à qui il faut une prompte opération. Un habile Médecin l’ordonne sur le champ ; mais les parens qui ont souvent des vues contraires à celles du sage Médecin, demandent une consultation de ce qu’il y a de mieux dans la Faculté, sur la manière de faire l’opération. L’auguste Assemblée d’Esculape ne s’entend pas. On disserte long-temps ; le mal devient désespéré, ou le malade périt ; & le bon Médecin est le Tiers-Etat. Messieurs les Nobles sont l’auguste Assemblée des Médecins, à qui je représente, avec