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Je voudrois que les spectacles de province fussent imposés à cette même contribution, ainsi que ceux de la capitale. On a mis en régie les postes, les messageries, les diligences, les cuirs, l’amidon, & on laisse jouir les Comédiens d’une fortune immense, tandis que le génie des Auteurs appartient essentiellement à la Nation, & peut contribuer à réparer ses pertes, car le produit des théâtres est immense, & le profit qu’on pourroit en prélever, sans faire tort aux acteurs, iroient à plus de quatre millions par an, & je présume que ce profit iroit aussi haut que celui des loteries.

Je suis loin cependant de prétendre de mériter seule l’attention du Gouvernement & de mes compatriotes, dans ces remarques patriotiques. Des hommes bien plus instruits que moi sur la politique des Gouvernemens peuvent en faire de plus utiles, mais j’en reviens à mes remarques. Dans mes rêveries patriotiques, j’ai rencontré tant d’hommes oisifs dans les grandes villes qui ne font qu’entretenir la mollesse & les