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faut-il qu’elle se perde elle-même ? O France, France ! relève ton front altier, & n’inspire point à tes voisins le sentiment de la pitié. Que le Peuple, les Parlemens & le Roi ne forment qu’une même famille, & la Nation reprendra bientôt sa première splendeur. Et vous, ennemis de vos frères, de votre Roi & du repos public ; étouffez cet esprit de révolte & de discorde, qui n’entraîneroit que votre perte, & la chûte de l’Etat. La misère n’a déjà que trop assiégé votre Pays ; craignez d’allumer les flambeaux de la guerre, & de périr les premiers dans une infâme boucherie. Mes avis ne sont point bizarres ; c’est en employant les matériaux de la vérité, que je prétends démontrer le danger, le bon, & l’utile. C’est une femme, qui ose se montrer si forte, & si courageuse pour son Roi, & pour sa Patrie.

La France est plongée dans la douleur ; le Peuple souffre, & le Monarque gémit. Le Parlement demande les Etats-Généraux, & la Nation ne s’entend pas. Ils