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Elle exterminera cet affreux égoïsme, qui tient le François dans l’inaction & dans un abandon d’idée épouvantable ; on verra aussi-tôt l’amour des François & la gloire de son pays se ranimer pour sa patrie. La richesse de l’Etat est la pierre fondamentale du bonheur du peuple. Le peuple me dira-t-on, est écrasé, comment donc pourra-t-il relever l’Etat ? Aussi n’est-ce point l’intention du Monarque d’achever de l’accabler ; il n’assemble ses Etats-Généraux que pour le soulager. Mon impôt volontaire ne tend qu’à fléchir les riches ; ces souverains de la fortune à qui je représente les dangers de la nation, leurs dangers particuliers : si le peuple désespéré se livroit au dernier excès, que deviendroient-ils eux-mêmes ? Ne feroit-il pas plus beau & plus salutaire d’offrir à l’Etat des réserves immenses que les favoris de la fortune cachent dans le fond d’un coffre-fort ? Ajoutez à cet impôt ceux que le Roi a droit d’imposer sur toutes les entreprises & graces accordées par Sa Majesté ;