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moyen est plus propre pour former cette union que cet impôt volontaire que je propose encore ! Voyez ce que vient de faire Quimper ; cette petite Ville s’est immortalisée. Mais il faut convenir que les habitans en sont grands, généreux, enfin véritables François. Ils offrent à leur Prince une somme que les grands, les riches & les pauvres, ont formée ensemble au profit de la dette nationale ; cette offre est faite comme de respectueux enfans qui viennent au secours de leur père, dont la fortune est obérée ; c’est précisément mon projet, ou celui de l’État libéré. Ah ! sans doute, toute la France imitera Quimper ; il n’y aura pas jusqu’aux hameaux qui n’apportent à cette Caisse.

Les têtes mal-organisées prétendent que l’égoïsme règne seul en France ; mais si cet égoïsme empêchoit la perte du royaume, je dirois que cet esprit pourroit encore régner long-tems ; cependant comme chacun est intéressé à cette perte, cet esprit disparoîtra à l’ouverture de la Caisse patriotique.