accordée, en faveur de mes pièces imprimées, & surprise agréablement par le tour que la Comédie Française m’a donné en devançant le mien. Il m’a fallu changer toute ma marche, & à la place du Drame que j’allois faire imprimer, j’ai été obligée de prendre un de mes manuscrits, au hasard ou pour mieux dire, à mon choix, & peut-être sera-ce ma plus mauvaise Pièce que je livre au Public. Il n’y a que le Roman de Madame de Valmont qui pourra balancer son opinion. Du moins c’est-là mon espérance. Bonjour M. le Comte, préparez-moi de bons travailleurs, car je vous réponds que j’en ai besoin.
Je suis, &c.
LETTRE V.
De Madame de VALMONT à L’AUTEUR.
IL faut, Madame, faire tout ce que vous désirez. M. le Comte vient de m’y déterminer ;
aussi ne balançerai-je plus à vous envoyer l’extrait
bien précis de ma vie. Ma naissance est si bisarre
que ce n’est qu’en tremblant que je la mets sous
les yeux du Public ; & ce ne sera que dans un
tems plus heureux, plus tranquille pour moi, &