Page:Gouges - Oeuvres de madame de Gouges - 1786.pdf/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour ramener à son devoir, un jeune homme que les passions & les conseils pernicieux du perfide la Fontaine voient égaré. Voilà tout ce que je peux faire pour l’Auteur qui trouve le moyen de me venger d’une famille ingrate, pour laquelle je ne suis jamais sortie des bornes de l’estime & du respect ; mais aujourd’hui que toute l’affection que je lui portois est éteinte je romps le silence que j’ai gardé trop long-tems en considération de la célébrité de celui qui m’a donné le jour, & dont je respecte la cendre. Je vous prie, M. le Comte, de voir l’Auteur, & s’il est satisfait de mon offre je lui ferai parvenir sur le champ la relation de l’avanture du Bal, ainsi que les faits l’ont amenée, avec les lettres de tous les autres personnages, trop affligeantes pour quadrer avec cet amusement.

Je suis, &c.


LETTRE III.

Du COMTE à Madame de VALMONT.

VOTRE Lettre, Madame, a plus fait sur l’esprit de l’Auteur, que tout ce que j’aurois pû lui dire ; & loin de se facher des vérités qu’elle con-