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airs ; ajoutez-y l’épigramme & la ſatyre entre elles, ſans doute avec moins de naturel & de politique que les femmes de la Cour, mais toujours ne ſe faisant pas grace dans l’une & l’autre claſſe du plus petit défaut. Pour les femmes de Spectacle, ah ! je n’oſe continuer, c’eſt ici où je balance ; j’aurois trop de détails à développer, ſi j’entrois en matière. Elles ſont univerſellement inéxorables envers leur ſexe, c’eſt-à-dire en général, puiſqu’il n’y a pas de règle ſans exception ; mais celles qui abuſent de la fortune & de la réputation, & qui ſont loin de prévoir ſouvent des revers affreux, ſont intraitables, ſous quelque point de vue qu’on les prenne ; aveuglées sur leur triomphe, elles s’érigent en Souveraines, & s’imaginent que le reſte des femmes n’eſt fait que pour être leur eſclave, & ramper à leurs pieds. Pour les Dévôtes, ô Grand Dieu ! je tremble de m’expliquer ; je sens mes cheveux ſe dreſſer ſur ma tête ; à chaque inſtant du jour, elles prophanent, par leurs excès, nos ſaints préceptes, qui ne reſpirent que la douceur, la bonté & la clémence. Le fanatiſme