car si nous étions parfaitement d’accord tous trois, l’univers n’auroit qu’un seul maître.
Vous parlez comme un jeune homme qui donne pour la première fois ses idées au Public.
C’en est trop, & pour vous punir l’un & l’autre de m’avoir excédé, lisez le premier volume de mes œuvres.
Miséricorde ! quelle pénitence ! il ne vous manquoit que ce travers ; augmentez le nombre des Auteurs qu’on ne lit jamais, la boutique des Epiciers, des Droguistes, des Bureaux de tabac, les Cabinets… Vous m’entendez bien ; voilà le fort de ceux qui ont la prévention, comme vous, de donner à un Public éclairé leurs œuvres obscures, leur théâtre qu’on ne joue nulle part ; qui se ruinent pour se faire imprimer sans enrichir aucune bibliothèque. Mettez, mon cher Esprit, toutes vos ressources à l’alambic, vous n’en tirerez que de l’eau claire.
Soit ; mais on ne pourra pas me dire que je n’ai pas trouvé en tout ce que je fais, de l’eau à boire.