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que je l’euſſe déjà annoncé dans mon Homme généreux. Le Lecteur ſans doute doit être bien convaincu que ces lettres ne ſont pas de mon imagination, que ce ſont autant d’originaux que je n’ai eu d’autre peine que de mettre en ordre. D’ailleurs, on connoît mon impuiſſance pour faire des vers, & celui qui les a compoſés étoit loin de prévoir alors qu’ils ſeroient un jour imprimés. Si le Public étoit perſuadé comme vous, Monſieur le Comte, de cette vérité, cette Correſpondance intéreſſeroit bien davantage, & ces vers, tels qu’ils ſont, qui n’ont été que l’affaire d’un inſtant pour celui qui les a faits, auroient couté plus de ſoins à tout autre. Quand le Marquis de Flaucourt voudra ſe livrer à l’étude, il ſortira de ſa plume des ouvrages qui ne dérogeront pas aux écrits immortels de ſon illustre pére. Madame de Valmont étoit née pour marcher ſur leurs traces ; mais ſon étoile eſt auſſi bizarre que la mienne ; elle fut, comme vous ſavez, Monſieur le Comte, auſſi négligée dans ſon enfance que je l’ai été ; mais elle jouit de l’Anonime, & moi je me mets à découvert pour elle : heureuſe, ſi je peux réuſſir, & ſi je puis émouvoir ſon frère au point qu’il lui accorde la ſeule conſolation qu’elle exige de lui, & qu’elle a droit d’attendre. J’ai trouvé dans toutes ſes paperaſſes