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Je demande actuellement aux Lecteurs, à tous les Auteurs nés & à naître, ſi jamais ils ont éprouvé, & ſi jamais aucun éprouvera un brigandage de cette eſpèce. Il eſt cruel pour un homme, il eſt atroce pour une femme : car, dans cette matière, il eſt plus commun qu’un homme donne à une femme ; mais qu’un homme vole une femme !!! cela n’eſt pas ordinaire. Certes je ne ſuis pas ſurpriſe de ce miſérable vol, & l’on me forcera à la fin de croire que j’approche des grands talens, puiſque tous les jours on me pille.

Pluſieurs Savans ont fait la remarque que l’Eſcalavage des Noirs avoit fait des petits, comme la Coquette fixée ; j’ai reconnu aux Italiens, dans pluſieurs Pièces, des ſcènes tout-entières. Dans Zélia, dans la fameuſe Zélia, du Théâtre de la rue de Louvois, l’Auteur ne s’eſt pas même donné la peine de déguiſer le Roman de M. de Saint-Frémont, mais il a eu l’art, au-deſſus de moi, de faire vivre les deux rivales. Il faut croire que M. Dubuiſſon aime la polygamie, & que dans